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  • Edito

 

POUR UNE POLITIQUE ASSOCIATIVE

"Il faut imaginer Sisyphe heureux.",
Albert Camus - Le mythe de Sisyphe

L’année écoulée nous a-t-elle changés ? En quoi les épreuves traversées ont elles transformé notre monde et les relations que nous entretenons avec lui ? Que voulons-nous ne plus faire ? À quoi voulons-nous d’abord contribuer ? Ces questions sont personnelles et touchent au plus profond de notre existence. Elles ont aussi une portée collective, à la dimension de notre engagement associatif. Comme le dit un proverbe wolof : « ne pas savoir n’est pas recommandé, mais ne pas questionner, c’est pire. »


Ces questions me venaient à l’esprit tandis que je lisais « Souvenirs et solitude ». C’est dans la cellule de la prison où l’avait enfermé le régime de Vichy que Jean Zay écrivit cet ouvrage majeur, en tenant jusqu’à la mort le journal de sa captivité. Je veux en citer ici une phrase : « … il est vrai que le malheur le plus étrange ne nous métamorphose jamais. Il fait seulement jaillir à la surface ce qui dormait dans les profondeurs secrètes, nous révèle complètement à nous-mêmes et nous montre plus vrais que nous n’étions. Et c’est par là qu’il provoque les enrichissements ou accélère les déchéances. C’est ainsi qu’on peut en attendre le pire ou le meilleur... » En tant que responsables associatifs, il nous revient de nous interroger... et de répondre selon une ligne de conduite dont nous portons la responsabilité.


Questionner


Dans le même moment, le programme Action publique 2022, qui porte la transformation de l’administration, se traduit par la parution de deux décrets qui opèrent la fusion des services du travail et de l’emploi avec ceux de la cohésion sociale, ainsi que le transfert au ministère de l’Education nationale, du sport, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative.


Est-ce une bonne nouvelle pour les jeunes dont la vie est bousculée à l’université, à l’école, dans leurs relations personnelles et affectives et dans leur accès à l’emploi ? L’évènement est-il encourageant et éclairant pour nos associations fortement mobilisées aux côtés de nos concitoyens les plus fragiles ? En tant qu’acteurs de l’économie sociale et solidaire œuvrant dans le champ sanitaire, médicosocial et social, interrogeons-nous sur le sens d’une telle initiative. Il en va de l’avenir de l’action associative, du dialogue et de la contractualisation avec les pouvoirs publics. Qui, au gouvernement, peut porter dans ces conditions une grande politique associative, soucieuse d’aménager un environnement favorable, générateur de confiance, d’expérimentation sociale, d’efficacité globale et de solidarité ? Comment dans un tel contexte, pourrons-nous sauvegarder la visibilité et la lisibilité du secteur associatif, tout en consolidant notre force de proposition, de révélateur de besoins sociaux non satisfaits et de mise en œuvre des politiques publiques ?
Ces temps de crise ont montré, une fois de plus, la présence solidaire de nos professionnels et de nos bénévoles sur le terrain, par-delà les qualificatifs navrants d’essentiel et d’inessentiel venant catégoriser les activités humaines.


Rééquilibrer les engagements


Il est donc impératif, au-delà des décrets, de redonner du sens et du contenu à la Charte des engagements réciproques signée en 2001 entre l’Etat et les associations, rejointe par les collectivités territoriales en 2014. Il nous faut réaffirmer qu’entre l’Etat, les associations et les collectivités territoriales, il y a bien des principes partagés et pas seulement des circuits de financement : la confiance et le partenariat, facteurs de renouveau démocratique, la contractualisation et la transparence, le bénévolat et la démocratie associative, la contribution à l’intérêt général, au développement économique, social, culturel de notre pays. Il faudrait y souligner la contribution à la reconnaissance d’une nouvelle conception plus humaine de la richesse, du bien-être et de la production non marchande. Il faut revisiter les engagements réciproques, les rééquilibrer parfois.
Ce sont là les vœux que je formule pour tous ceux et celles qui œuvrent passionnément en ces temps difficiles tout en demeurant désespérément optimistes et solidaires.

 

Michel Caron 

 

  • SOMMAIRE

 

Actualités de l'ALEFPA : Télégrammes ALEFPA / Mayotte, une semaine riche en rencontres / Visite de Brigitte Bourguignon à l'alefpa / Cooperation avec le Secours populaire / La Maison Georges Aulong fait son marché

 

Développer : 2020, une année riche en développement

 

Innover : Les toits de l'alefpa produisent de l'éléctricite à La Réunion

 

Faire connaissance : Dominique Raffalli, l’insulaire nomade

 

Explorer : Mineurs non accompagnés : un rapport sur les "enfants de l'exil" / MNA : dans l'angle mort de la protection de l'enfance

 

Bouger : Alefpiades du "Grand Confinement" : innovation et aventure

 

Créer : Nouveau projet culturel national : la comedie musicale dys/10

 

Réfléchir : Forum ouvert : L'intelligence collective en action / Deliberons-nous !

 

Comprendre : Retours sur expérience

 

Se souvenir :  Le retour des compagnons

 

Devenir :  Eric Bouniol, une certaine idée de l’engagement

 

S'associer : Le cacao, au cœur du projet agricole de l'ALEFPA à La Réunion

 

S'engager : ALEFPA… A comme « association », L comme « laïque » /  Violences faites aux femmes à la Martinique : un taux de déclaration en constante progression

  • Edito

 

POUR UNE POLITIQUE ASSOCIATIVE

"Il faut imaginer Sisyphe heureux.",
Albert Camus - Le mythe de Sisyphe

L’année écoulée nous a-t-elle changés ? En quoi les épreuves traversées ont elles transformé notre monde et les relations que nous entretenons avec lui ? Que voulons-nous ne plus faire ? À quoi voulons-nous d’abord contribuer ? Ces questions sont personnelles et touchent au plus profond de notre existence. Elles ont aussi une portée collective, à la dimension de notre engagement associatif. Comme le dit un proverbe wolof : « ne pas savoir n’est pas recommandé, mais ne pas questionner, c’est pire. »


Ces questions me venaient à l’esprit tandis que je lisais « Souvenirs et solitude ». C’est dans la cellule de la prison où l’avait enfermé le régime de Vichy que Jean Zay écrivit cet ouvrage majeur, en tenant jusqu’à la mort le journal de sa captivité. Je veux en citer ici une phrase : « … il est vrai que le malheur le plus étrange ne nous métamorphose jamais. Il fait seulement jaillir à la surface ce qui dormait dans les profondeurs secrètes, nous révèle complètement à nous-mêmes et nous montre plus vrais que nous n’étions. Et c’est par là qu’il provoque les enrichissements ou accélère les déchéances. C’est ainsi qu’on peut en attendre le pire ou le meilleur... » En tant que responsables associatifs, il nous revient de nous interroger... et de répondre selon une ligne de conduite dont nous portons la responsabilité.


Questionner


Dans le même moment, le programme Action publique 2022, qui porte la transformation de l’administration, se traduit par la parution de deux décrets qui opèrent la fusion des services du travail et de l’emploi avec ceux de la cohésion sociale, ainsi que le transfert au ministère de l’Education nationale, du sport, de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative.


Est-ce une bonne nouvelle pour les jeunes dont la vie est bousculée à l’université, à l’école, dans leurs relations personnelles et affectives et dans leur accès à l’emploi ? L’évènement est-il encourageant et éclairant pour nos associations fortement mobilisées aux côtés de nos concitoyens les plus fragiles ? En tant qu’acteurs de l’économie sociale et solidaire œuvrant dans le champ sanitaire, médicosocial et social, interrogeons-nous sur le sens d’une telle initiative. Il en va de l’avenir de l’action associative, du dialogue et de la contractualisation avec les pouvoirs publics. Qui, au gouvernement, peut porter dans ces conditions une grande politique associative, soucieuse d’aménager un environnement favorable, générateur de confiance, d’expérimentation sociale, d’efficacité globale et de solidarité ? Comment dans un tel contexte, pourrons-nous sauvegarder la visibilité et la lisibilité du secteur associatif, tout en consolidant notre force de proposition, de révélateur de besoins sociaux non satisfaits et de mise en œuvre des politiques publiques ?
Ces temps de crise ont montré, une fois de plus, la présence solidaire de nos professionnels et de nos bénévoles sur le terrain, par-delà les qualificatifs navrants d’essentiel et d’inessentiel venant catégoriser les activités humaines.


Rééquilibrer les engagements


Il est donc impératif, au-delà des décrets, de redonner du sens et du contenu à la Charte des engagements réciproques signée en 2001 entre l’Etat et les associations, rejointe par les collectivités territoriales en 2014. Il nous faut réaffirmer qu’entre l’Etat, les associations et les collectivités territoriales, il y a bien des principes partagés et pas seulement des circuits de financement : la confiance et le partenariat, facteurs de renouveau démocratique, la contractualisation et la transparence, le bénévolat et la démocratie associative, la contribution à l’intérêt général, au développement économique, social, culturel de notre pays. Il faudrait y souligner la contribution à la reconnaissance d’une nouvelle conception plus humaine de la richesse, du bien-être et de la production non marchande. Il faut revisiter les engagements réciproques, les rééquilibrer parfois.
Ce sont là les vœux que je formule pour tous ceux et celles qui œuvrent passionnément en ces temps difficiles tout en demeurant désespérément optimistes et solidaires.

 

Michel Caron 

 

  • SOMMAIRE

 

Actualités de l'ALEFPA : Télégrammes ALEFPA / Mayotte, une semaine riche en rencontres / Visite de Brigitte Bourguignon à l'alefpa / Cooperation avec le Secours populaire / La Maison Georges Aulong fait son marché

 

Développer : 2020, une année riche en développement

 

Innover : Les toits de l'alefpa produisent de l'éléctricite à La Réunion

 

Faire connaissance : Dominique Raffalli, l’insulaire nomade

 

Explorer : Mineurs non accompagnés : un rapport sur les "enfants de l'exil" / MNA : dans l'angle mort de la protection de l'enfance

 

Bouger : Alefpiades du "Grand Confinement" : innovation et aventure

 

Créer : Nouveau projet culturel national : la comedie musicale dys/10

 

Réfléchir : Forum ouvert : L'intelligence collective en action / Deliberons-nous !

 

Comprendre : Retours sur expérience

 

Se souvenir :  Le retour des compagnons

 

Devenir :  Eric Bouniol, une certaine idée de l’engagement

 

S'associer : Le cacao, au cœur du projet agricole de l'ALEFPA à La Réunion

 

S'engager : ALEFPA… A comme « association », L comme « laïque » /  Violences faites aux femmes à la Martinique : un taux de déclaration en constante progression

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